7, rue de Vanves : immeuble jaune
Le 17 décembre dernier, Marguerite a eu 95 ans. Qu'elle soit plus parmi nous ayant rejoint le cimetière familiale de Eckarstwiller, cela ne change rien. Toujours là dans la tête au milieu de son appartement du 7, rue de Vanves. Avec ses amis trouant les cartes du PMU avec une perforeuse prévu à cet effet, recevant Nenette, sœur d'André, sa fille Andrée, son fils, Jean-Claude, Nicole, sa belle fille, ses petits enfants, Nicolas et moi. Que ce soit un dimanche, un jour de fête, anniversaires, noël. Moment pure où sont mis de côté les animosités de chacun pendant un temps. Elles surgiront plus tard avec la vieillesse grandissante et les problèmes qui se détachent pas. Une Marguerite solide, obtus, dure sauf peut-être avec nous, les petits enfants. Préservé de tout pendant longtemps. Nous étions les rois du 25m2. Notre caisse de jouets sous la télévision, le cagibi, qui servait de grenier. Nous y passions du temps, regardant le passé du 57. Inscrit dans ce débarras sans fenêtre. Aucune intrusion du présent. Les jouets de notre père. C'est là que mon père a rassemblait ce qui constitue la Valise(s). La porte du cagibi donnait sur la salle à manger mansardé. Une sorte de polystyrène isolant recouvrant les pentes intérieur du toit. Des empreintes de bouchons de champagne, crémant d'Alsace des différents repas. Petit endroit où il y avait juste la place pour la famille et les amis. Lors des repas dominicale accompagé généralement de choucroute ou au minimum d'une quiche lorraine, l'appartement était remplis. Les Houyez et nous cela faisait 10 personnes. Les enfants dans le salon/entrée devant le coffre à jouet ou la télé. Les adultes se répartissaient sur la cuisine et la salle à manger. Le salon entre les deux, nous voyons avec les enfants Houyez, un défilé d'adultes rigolant, la senteur du vin blanc cuit avec quelque chose. Des fois nous venions juste mon frère et moi. Regardant à la télé, les programmes interdit par les parents. Une fois un TV film américain sur des Abeilles Tueuses. Grand souvenir. On garde cette vielle habitude de voir toujours ensemble des films d'horreur dans les moments de rassemblement familiale. On attend que tout le monde dorme pour se voir dans l'intimité fraternelle. Les sorties avec la grand-mère dans les rues de Billancourt. Nous prenions généralement la rue du Vieux Pont de Sèvre pour rejoindre la place Marcel Sembat et boulevard Jean Jaurès. Passage par la boulangerie pour notre éclair au café et plus rarement par le Prisunic, le cimetière. Très rarement à Boulogne. Même pas le souvenir du bois. Nous allions sur l'île Saint Germain sous la surveillance de la sculpture monumentale de Dubuffet mais jamais place Nationale ou proximité avec l'usine. Ne pas nous la montrer. Périmètre de protection à la misère. L'Alsace dans l'enclave du 7,rue de Vanves nettement plus confortable. La saveur du Kougelhopf à Billancourt loin des cheminées de Renault. Prendre le train à Gare de l'Est.
photographie : Nicole Wurtz
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