mercredi 26 janvier 2011

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Mercredi après-midi. Devoirs pour certain et coloriage pour d'autre. Hier je me demandais si cela pouvait exister. J'ai fait une recherche et je suis tombé dessus me disant avant que cela devait plus exister.

U comme usine. Pas d'autres mots pour désigné cette lettre. Les autres mots trop complexe, pas assez imagé. Mot simple, facile à expliquer ce que c'est mais pas ce qu'elle renferme. Trop complexe à faire l'histoire industrielle et qui la fait. On préfère dans ces cas là de sortir la boite de biscuit en fer blanc, renfermant crayon de couleurs, feutres et autres. Remplir les cases en essayant de ne pas déborder. Ne pas oublier le ciel bleu derrière la fumée blanche de l'usine. Comment sort-elle? L'enfant aura aucune réponse. Juste le sourire des OS sur la chaîne de montage. Faire penser, au milieu des couleurs vives, que le travail libère où la profondeur de champs de cette chaine n'existe pas et qu'il est possible de sortir.

Il faudra revenir en arrière ou en avant pour voir d'autres dessins qui fleuriront les murs.




mardi 25 janvier 2011

valise_13


Monsieur le Maire,

J'ai l'honneur de solliciter de votre bienveillance l'intervention du service municipale d'hygiène

De retour de Strasbourg après le mariage, André promet une vie digne. Promesse de l'institution républicaine et religieuse aux Alsaciens tout fraichement arrivés. Après la descente du train à gare de l'Est, le métro pour la première fois. Changement à Strasbourg Saint-Denis par les escaliers pentus et se retrouver sur le quai, l'esprit fatigué et excité du voyage de nuit jusqu'à la Porte de Saint-Cloud. Peut-être ont-ils pris le bus pour une traversée matinale de ma capitale. Pas évident de faire ce trajet : trop de changement et probable retour à l'usine. Avaient-ils droits à quelque jours de congé pour le mariage. Déjà pris pour l'évènement qui avait déplacé toute une partie de la famille Duquenoy venu du Nord. Retour express, installer la nouvelle famille et descendre la rue du Vieux Pont de Sèvre direction la porte Emile Zola, rappelant à quelle fiction ils appartenaient.
Arrivée dans "l'appartement" de 12 m2 pour quatre. Un peu d'espace à l'extérieur qui fera le bonheur des jeunes. Jusqu'à côté du 12 un escalier donnant sur un seul appartement au-dessus d'eux : celui des Houyez. Premier souvenir de Jean-Claude : deux jumeaux braillard en haut de l'escalier. Premier contact. Retour dans l'unique pièce à même le sol. Grande humidité. Voilà le premier combat, trouver un appartement.
Lettre écrite auprès du Maire pour avoir un logement correct. Elle n'a pas été écrites par André ou Marguerite. Un modèle pour les demandes expliquant la situation :

Ce logement situé au rez-de-chaussée, comprend 1 seule pièce de 12 m2 environ, construite sur terre plein et d'une grande humidité, laquelle provoque le mauvais état de santé de mes enfants et particulièrement celle de mon fils; des mauvaises odeurs provenant de la fosse d'aisance et du WC commun situés près de la dite pièce; de l'incommodité présentée par le manque d'emplacement pour l'installation des lits, de l'appareil de chauffage et des meubles strictement nécessaires à notre ménage.

Il n'est plus question d'appartement mais de pièce, de santé et d'un avenir pour une famille. Vie dure. Moi je n'ai jamais connu ou vu les conditions de cette pièce et surtout loin l'idée d'en prendre des photographies. Loin de nous les portables avec fonction photos. Juste écrire la situation, faire appel à un proche, un gars du syndicat de l'usine ou payer quelqu'un pour réussir à faire comprendre par cette lettre à trous. Montrer à la Mairie qu'il existe des habitations de ce genre dans sa ville. Pas à Boulogne mais à Billancourt. Dans le ruisseau, là où ils étaient, les ouvriers et ceux de Boulogne au bord. Réunir deux villes pour en faire une seule. Unité dans la forme mais aucunement dans le paysage. Billancourt entendant la sirène. Coupé par l'avenue Leclerc et Edouard Vaillant par le passage du tramway. Confondus.

Se faire entendre coute que coute. Sans savoir combien de temps cela prendra. Peut-être une vie mais se faire entendre depuis le ruisseau.

Avec mes remerciements anticipés, je vous pris d'agréer, Monsieur le Maire mes très respectueuses salutations.

mardi 4 janvier 2011

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La légende voudrait que ce soit le premier film - La sortie des usines, 1895 - tourné par les industriels Lumières de Lyon. Pour d'autre L'Arrivée d'un train en gare de la Cotiat ou le Repas de bébé et ainsi de suite. A chacun son histoire et son premier film.
Pour beaucoup, les Frères Lumière sont des artistes. Mais ce sont avant tout deux industriels qui ont pensé et créer la première caméra et quel meilleur sujet que ceux qui vont la fabriquer en série. Ils n'ont pas posé la caméra sans prévenir. Regardez comment ils sont tous élégant dans leurs habits du dimanche, loin de la réalité. Première mise en scène du corps social.



Le suivant est peut-être celui qui s'approche le plus d'une forme de réalité dans le même mouvement : sortir. On aimerait voir la caméra pénétrer à l'intérieur. Mais trop sensible pour cela. Voir le travail mais en extérieur. Les ouvriers comme les passants s'arrête et regarde.



Voir le mouvement ouvrier, pas au sens le plus répandu. Retenir le geste du travail. Enfin.



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A la brasserie " LE NATIONAL", place Jules Guesde, dernière de l'ancien temps où les Renault venaient. Regarder la disparition. Entrer et sortir. Les derniers vestiges et la marque indélébile du Losange sur la vitre. Peut-être voulu par le patron. On peut venir déguster un couscous le mercredi, jeudi et vendredi. Aujourd'hui place déserte et quelques personnes dans la brasserie : des retraités dans un coin. un seul devant moi. Portail fermé. Et on espère qu'il s'ouvrira de nouveau pour voir autre chose que des véhicules sortant du chantier. Entendre encore une fois la sirène. Voir sortir les camarades. Les vendeurs à la sauvette et autre chose qu'un restaurant japonais, une banque et une "brasserie" chic qui a osé prendre le nom de "la régie". Surveiller les murs et notre mémoire qui reste inscrite dans les pavés de la Place, seul lieuqui nous appartient.