Réunification familiale le 6 février 1954. Trois sourires sur ces photos,a priori prise par un cousin d'André, l'homme du nord. Photos cachées à mon père pendant de nombreuses années. C'est dans le départ du 7, rue de Vanves, perpendiculaire au "57", que mon père vu pour la première fois ces clichés. Marguerite était une grande cachottière. Elle gardait ces deux valises dans son cagibi-grenier loin de tout. Majoritairement à propos d'André. On se demande si elle pas voulu tout effacer. Elle n'auras pas dit grand chose de tout ça. J'ai appris dernièrement qu'elle avait été résistante pendant la seconde et un souvenir de son passé raconté par elle. Marguerite avait caché des personnes poursuivies par les SS du fait de leur religion. Ca toujours été une phrase par-ci par-là et rien d'autre. Une certaine honte ou une époque fortement malheureuse? Mon interrogation est grande. A chaque fois que je parle d'elle à quelqu'un qui l'a connu, j'entends toujours des souvenirs différents. A-t-elle délibérément raconté quelque chose de différent à chaque fois? Plus je fouille, plus je découvre une personne complexe. Et je me souviendrais tout le temps du dernier moment que j'ai eu avec elle, juste tous les deux. Bien avant son retour ver l'Alsace. Je devais avoir quinze ans, un jour de semaine. Mon père me proposa de passer voir "mamie" et on se retrouverait chez elle. Je suis arrivé bien avant lui. J'ai eu le droit au goûter d'un jour d'hiver. Chocolat chaud et viennoiserie. On se disait pas grand-chose. Je dégusté ce repas et son regard accompagné d'un sourire. Elle était heureuse de voir son petit-fils se satisfaire pleinement de son bol "breton" avec son prénom. c'est ça que je garderais: ce sourire et ce regard de satisfaction. Son combat prend sens quand elle voit la tête blonde et châtain de ses petits enfants. Mon père arrivé à bon port après le 6 février 1954, l'amour qu'elle a construit avec André, ce grand-père que je commence à découvrir que maintenant. Ces jours d'hiver de 1954 et 1996. Moment prégnant et important pour Marguerite. Après 1996 et son déménagement sur le boulevard Jean Jaurès à Billancourt, on commencera à sentir la fatigue de vivre.
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