lundi 17 mai 2010

valise_04


©archive Wurtz

Ce matin, j'ai laissé de côté le "57" pour aller faire un tour en Alsace. Revenir au commencement. Comprendre le mariage de Marguerite Wurtz et André Duquenoy.
Sur ces photographies, mon père, Jean-Claude wurtz assis par terre le regard loin de l'objectif. Entouré d'autres enfants et les bonnes sœurs ne pouvant regarder que de face. Mon père, né de père inconnu en 1949. Chose difficile pour l'époque, surtout dans une famille Alsacienne où la naissance d'un enfant, hors mariage, ne peut être légitimé. Pourquoi ma grand-mère a toujours caché le nom de "l'inconnu"? Mon père a essayé de savoir mais de son caractère d'Alsacienne têtue, elle le gardera pour elle. Les suppositions sont grandes et sans fond. Même la famille ne nous le dira jamais. Je ne partirais pas dans cet axe, respectant le choix de ma grand-mère.
A la naissance de mon père, le 28 novembre 1949, la famille Wurtz oblige Marguerite de le placer dans un orphelinat/pensionnat tenu par l'église, loin de Strasbourg. Sa sœur veut bien héberger Marguerite mais sans mon père. Elle doit travailler et trouver un mari si elle veut récupérer son fils. La moralité catholique se place là. Je comprendrais la colère de mon père envers l'église.
Ces photos témoignent d'une visite de sa mère -photos de droite, en haut au milieu, les mains posées sur les épaules de son fils-, souvent le week-end. Mon père en garda un souvenir très dure. Les seules réminiscences, raconté a mon frère et à moi sont la fugue à l'âge de trois ans dans la forêt Alsacienne et du vol à Noël de son camion rouge. Qu'il se souvienne si parfaitement de ces deux histoire me fait penser à croire qu'il n'a pas eu d'enfance.
Pendant ce temps là ma grand-mère travaille pour pouvoir le sortir de là, dans un hôpital psychiatrique, pour femme de service. Elle cherche un mari par annonce matrimoniale. Elle trouvera un veuf avec une fille à Billancourt, qu'elle rencontrera, en présence de son fils, à Noël 1953. Famille satisfaite, le mariage aura lieu à Strasbourg en février 1954, le 6. Situation similaire pour les deux futurs mariés, ils se comprendront et apprendront à s'aimer. Sur les photos de mariage, découverte cinquante ans après, mon père n'est pas là. Il a du rester dans l'appartement avec sa future demi-sœur. Le repas familial Alsacien sera servi avec soulagement par ma grand mère. Son fils a enfin un père et il va pouvoir vivre la vie d'un garçon de cinq ans et ne sera plus caché aux regards de la société.
Ils prendront le train et arriveront à gare de l'Est dans l'hiver parisien et prendront le métro jusqu'à Billancourt, en famille et rejoindront un modeste logis du 183, rue d'Aguesseau. Loin de Strasbourg, la vie pour les Alsaciens commence.

1 commentaire:

  1. grâces rendues à Martine Sonnet de nous avoir donné le chemin - reviendrai me plonger dans les archives, sans commenter parce que j'en serais bien incapable - mais précieux - me faire voir mieux proximité et différence avec ma tribu de moyens bourgeois fauchés (relativement) - savoir ce qu'il y a à l'arrière plan d'amis

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